Elle parte très bien de ses proches, amis ou famille mais, là, elle s’empare de la vie du célèbre peintre David Hockney et se glisse dans la peau de l’artiste avec malice. La trame de fond est factuelle mais les dialogues et les détails de la vie affective du peintre sont le fruit de son imagination. Exercice difficile, surtout quand on sait que David Hockney est toujours en vie. Pari fou mais pari tenu. J’ai dévoré ce livre attrapant ma tablette toutes les dix pages pour regarder les tableaux peints qui sont le fil rouge de ce roman. Et voilà, comment brillamment, elle a « eu envie de transformer une matière documentaire qui laissait le lecteur à l’extérieur en un récit qui éclairerait son trajet de l’intérieur en s’en tenant aux questions essentielles, celles qui nouent l’amour, la création, la vie et la mort ».
C’est un livre vivant et dynamique. Un bel hommage à David Hockney servi par une écriture tour à tour mélancolique (même heureuse, l’existence de David Hockney en est emplie), explosive (les couleurs et la folie culturelle des années 1960) ou tragique (les ruptures, les années sida qui déciment le milieu gay dans les années 1980).
Ce n’est pas le meilleur roman de Catherine Cusset, d’aucuns lui reprocheront même sa facilité mais inutile de bouder, ce livre est comme un bonbon sucré dont on aimerait faire durer le plaisir et puis vivement la prochaine expo David Hockney !!