Lundi, 18h, temps maussade, je décide d’aller au cinéma. Melle et Grand-B m’accompagnent et, contre toute attente, choisissent le même film que moi, « Un heureux événement » de Rémi Bezançon.
Synopsis : « Elle m’a poussée dans mes retranchements, m’a fait dépasser toutes mes limites, m’a confrontée à l’absolu : de l’amour, du sacrifice, de la tendresse, de l’abandon. Elle m’a disloquée, transformée. Pourquoi personne ne m’a rien dit ? Pourquoi on n’en parle pas ? »
Un heureux événement ou la vision intime d’une maternité, sincère et sans tabous.
Mon avis : Cette comédie (mais en est-ce vraiment une ?) décrit la vie d’un papa et d’une maman ordinaires qui s’aiment et qui aiment leur fille sans pour autant parvenir à gérer l’arrivée de cet enfant qui bouleverse leur existence.
J’avais beaucoup aimé « Le premier jour du reste de ta vie », je suis conquise par « Un heureux événement » même si je suis persuadée que ce n’est pas LE film de l’année !
Je n’ai pas lu le roman d’Eliette Abecassis d’où est tiré le film mais cette phrase résume à elle seule le désarroi de cette jeune maman : » Désormais ma vie ne m’appartenait plus. Je n’étais plus qu’un creux, un vide, un néant. Désormais, j’étais mère. »
Ce film m’a laissé assez mal à l’aise, d’autant plus qu’en sortant, Melle m’a annoncé qu’elle n’aurait pas d’enfant et qu’elle adopterai puis m’a demandé « Dis maman, c’est à cause de moi que vous vous êtes séparés avec papa ? ». Ces deux réflexions résument à elles seules le film qui pourrait s’apparenter à un contre éloge de la maternité.
C’est d’un réalisme criant. Que la (ou le) premier parent qui ne se retrouve pas dans au moins une des scènes du film me jette la première pierre. Ce film raconte le cheminement psychologique d’une femme qui voit sa vie bouleversée par l’arrivée au monde de son enfant et ses relations avec les autres (son conjoint, sa famille ou ses amis) évoluer.
Alors pour résumer, j’ai aimé :
– les acteurs. Formidable Louise Bourgoin si juste, tour à tour pétillante et émouvante dans ce rôle difficile, Pio marmaï, beau gosse et bon acteur a tout juste lui aussi dans le rôle du père désemparé.
– me retrouver dans tant de situations,
– sourire puis avoir la larme à l’œil mais sourire de nouveau
– la mise en scène et les dialogues vifs
– que ce soit filmé sans complaisance, voire avec violence (la scène de l’accouchement par exemple)
– les références au livre de Simone Veil en fin de film sur les difficultés d’être femme et mère … il FAUT que je le lise !
J’ai moins aimé :
– les grand-mères clichés : post soixante-huitarde féministe ou bourgeoise coincée, mais pourquoi tant de caricature ?
– avoir amené les « enfants » voir ce film qui n’est définitivement pas une comédie.