Réparer les vivants (Maylis de Kerangal)

SAMSUNG CSC

Ce livre était dans ma PAL depuis ma rencontre avec l’auteur en 2014. On a eu beau me répéter que c’était beau et que c’était un hymne à la vie, l’histoire de Simon, 17 ans, déclaré mort et dont les parents vont devoir en quelques heures donner leur accord pour une transplantation des organes de leur fils … comment vous dire, je ne pouvais pas !

Je remettais sans cesse la lecture à plus tard jusqu’à ce que Yuko me propose une lecture commune et autant vous le dire de suite, « Réparer les vivants » c’est certes un sujet difficile mais un livre magistral, magnifiquement écrit.

A l’heure où j’écris ce billet, j’ai tourné la dernière page il y quelques jours et j’ai encore le cœur serré tellement c’était beau.

Ce livre, c’est une histoire de temps. Les parents de Simon n’ont pas celui d’accepter, ni même de comprendre et les différents acteurs de la transplantation n’ont pas celui d’attendre. L’écriture si particulière de Maylis de Kerandal, tous ces mots qui se bousculent, ces verbes qui saturent les pages et cette façon d’aller à l’essentiel, nous plonge dans l’urgence et elle réussit à faire de ce récit un roman trépidant, une course contre la montre pour raconter 24 heures foudroyantes.

Tour à tour l’auteure se glisse dans la tête des parents, des médecins, de l’infirmier-coordinateur, d’une jeune infirmière qui prend sa garde au lendemain d’une nuit torride. Il n’y a jamais de jugement, juste une infinie empathie et je comprends mieux les conseils du libraire et les paroles de Maylis de Kerangal, ce roman est effectivement plein de vie.

Maylis de Kerandal nous a expliqué avoir été confronté aux problèmes du don d’organes au travers de proches et son livre est effectivement extrêmement documenté (j’avais déja pu constater cette précision dans Naissance d’un pont). Expliquer et convaincre de la famille du donneur, mesurer leurs réticences, trouver et préparer les receveurs, opérer, courir pour délivrer les organes à temps, c’est autant de protagonistes et de destins qui contribuent à donner un rythme à ce récit si vivant qui jamais ne tombe dans la morbidité ni le pathos.

M’identifiant sans doute à cette mère, j’ai eu le cœur au bord des larmes et une boule au fond de la gorge, de la première à la dernière page et, fait rarissime pour moi, j’ai reposé le livre à plusieurs reprises pour faire durer les derniers chapitres.

Je suis souvent enthousiaste mais là, je crie au bonheur de la lecture et des émotions qu’elle suscite. Et non, je ne dirais pas que c’est un coup de cœur, c’est bien plus que ça et ce serait trop facile !

Livre lu en lecture commune avec Yuko, sa critique c’est ici !

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