
La rentrée littéraire est un drôle de concept. Traditionnellement, des centaines de livres sont programmés pour une publication en août ou septembre.
Cette année, c’est un peu moins de 700 ouvrages qui vont se retrouver sur le marché. Une véritable invasion, difficile de suivre autant de publications d’un coup … ça en devient même fatigant et comme chaque année, je râle devant une telle prolifération.
Comme chaque année, je m’enquiers du programme, une sorte d’élagage afin de mieux m’y retrouver. Je laisse de côté essais, ouvrages philosophiques ou politiques pour me concentrer sur romans et polars … et il en reste encore beaucoup.
Comme chaque année, il faut slalomer entre les grosses machines, se méfier du succès assuré, éviter de tomber sur le flop de l’année (à mon actif en 2008, « une soirée chez les pipoles » … je me demande encore ce qui m’a pris) et essayer de trouver la bonne surprise (comment ai-je pu attendre 2009 pour lire l’élégance du Hérisson ???) … pas facile …
Cette année, il y a les livres dont on parle beaucoup comme ceux de Justine Levy, PPDA, Marie NDiaye et puis l’inévitable Amélie Nothomb qui fait sa 18ème rentrée littéraire d’affilée.
Cette année, Amélie se foule en plus d’une couverture du Studio Harcourt … y’a pas à dire, un bel éclairage, de jolies retouches et un photographe talentueux font de vous une star (ça ne vous rappelle rien ?). Et bien justement, je me méfie beaucoup de cette star de la littérature qui nous pond annuellement le livre le plus cher de la rentrée si on fie un rapport entre le nombre de page et le prix du livre (en plus c’est écrit très gros) … 135 pages, 15 €uros … à vos calculettes … en francs c’est édifiant !!!
L’opus 2009, est titré « Le voyage d’hiver ». La note de l’auteur : « Il n’y a pas d’échec amoureux.» … Melle Nothomb aime cultiver le mystère … Il semble que ce voyage là nous emmène dans la tête d’un homme qui s’apprête à faire exploser un avion au départ de Roissy-Charles de Gaulle. Si l’on ne sait rien ou presque de lui, nous allons découvrir qu’une rupture est à l’origine de cette folle décision … mouais, peut-être.
Alors, malgré une pile de livre à lire qui ne diminue pas, je me suis laissée tenter par « Un roman français » de Frédéric Beigbeder, sorti hier (ouais, je sais, j’ai au moins 20 livres de retard mais c’est mon shopping du mois alors il me le fallait, et de suite en plus).
Présentation de l’auteur : « L’idée de ce livre m’est venue le 20 janvier 2008, quand j’étais en garde à vue au commissariat du 8ème arrondissement de Paris. Pour oublier ma claustrophobie, je me suis réfugié dans le pays perdu de mon enfance. Je croyais avoir tout oublié, et puis…petit à petit, un monde m’est apparu. Je suis le fils d’une aristocrate limousine et d’un riche héritier américano-béarnais; mon enfance fut marquée par leur divorce en 1972. Mon paradis c’est la plage de Cénitz à Guethary, le parc de la Villa Navarre à Pau, la colline du château de Vaugoubert à Quinsac, les reflets verts des avenues de Neuilly et des allées du Bois de Boulogne : c’est un monde révolu. La France dans laquelle j’ai grandi n’avait rien à voir avec celle d’aujourd’hui, je la décris sans nostalgie, comme une contrée imaginaire, comme si mon passé était une fiction. Il m’a semblé redécouvrir quelque chose ou quelqu’un, une époque, une famille, un pays, mais je peux me tromper, je n’ai pas le recul nécessaire. Après avoir écrit un roman qui se passait en Amérique et un autre qui se déroulait en Russie, je voulais sans doute rentrer chez moi ; c’est souvent le cas des gens qui sont enfermés dans une cellule. Bizarrement, depuis vingt ans que je publie des livres, je n’avais jamais parlé de mon passé. J’attendais peut-être, pour écrire Un roman français, de ne plus pouvoir faire autrement. Ou alors c’est plus grave : mon utopie est derrière moi. » F.B.
Voilà. Guetary, Pau, Villa Navarre … autant de lieux et de noms qui me parlent. Beaucoup pour certains alors, ce livre trône au sommet de ma PAL, je vous en reparle très vite.
L’illustation est de Selçuk