Propriété Privée (Julia Deck)

Entre psychodrame et thiller, entre cruauté et désinvolture, le dernier roman de Julia Deck a un petit côté jouissif !

C’est l’histoire de la déconstruction d’un rêve. Celui d’un couple de quadra (ou quinqua ?) : elle urbaniste, un brin névrosée, lui professeur dépressif qui ne sort de chez lui que pour sa visite hebdomadaire chez la psy. Tous deux fatigués de la vie parisienne,  ils ont décidé d’investir dans un pavillon mitoyen, dans un éco-quartier fraichement sorti de terre et une banlieue à portée de RER. Cette petite maison, où tout a été pensé en mode éco-responsable est la promesse d’un bonheur « durable » mais quand la convivialité des voisins vire à la surveillance …

Julia Deck a un style bien à elle, sans fioritures, efficace, et très descriptif. J’avais beaucoup aimé son univers ultra précis, un peu déjanté mais pas trop, découvert avec son premier roman Vivane-Elisabeth Fauville, un livre dans lequel on retrouvait déjà une bourgeoise et un psy ! Ici il y a aussi un chat roux et vraiment, qui aime les chats roux ?

L’auteure nous offre dans un style implacable et avec une causticité jouissive une critique sociale acérée des bobos, même si pas une seule fois, ce mot n’est écrit dans ce roman. Julia Deck jette un regard sans concession sur l’hypocrisie  bourgeoise et la fausse sociabilité, un roman dont je trouve que l’on a pas assez parlé dans ce tourbillon qu’est la rentrée littéraire et c’est bien dommage, un excellent moment de lecture !

Propriété Privée
Julia Deck
Editions de Minuit
174 pages

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