Ce roman bâti en trois parties balaye l’histoire de l’Allemagne sur les trois-quarts du siècle dernier. Le récit est formidablement bien construit. D’une écriture incisive, épurée, limite austère (ce qui sert particulèrement le premier tiers du livre) mais non dénuée d’émotion Peter Schlink brosse le portrait d’une femme au destin hors du commun et d’un pays que le XXème siècle a bousculé.
Dans la première partie, le narrateur nous entraîne dans la vie d’Olga, comme dans un tourbillon. On tourne les pages comme on visionnerai un film en accéléré. La vie d’Olga se mêlant à celle de l’Allemagne des deux guerres mondiales.
Dans la seconde partie, on en sait un peu plus sur le narrateur, Ferdinand, un jeune homme qui côtoie Olga dans la dernière partie de de sa vie. Il nous dresse un portait plus intimiste, comme un peintre qui apporterait des détails à un tableau simplement esquissé en première ébauche. Cette femme au destin simple en apparence, qui a connu la mort de ses parents, deux guerres, le nazisme et la solitude a surtout une force de caractère incroyable et une insoumission hors du commun.
Je ne vous dirai pas un mot sur la troisième et ultime partie, celle qui apportera toutes les réponses aux questions que le lecteur s’est posé à la lecture des deux premières, c’est du grand art et autant d’émotions !
Voilà, ce roman de la rentrée littéraire de janvier 2019 est un coup de cœur et surtout une magnifique épopée féministe dans l’Allemagne du XXe siècle.