Looking for Eric


Allez, un bon film mérite un billet.

Je l’attendais depuis sa sortie à Cannes, je l’ai vu hier, mais pas en V.O. et ce sera le grand regret de la soirée, je veux parler du dernier film de Ken Loach, « Looking for Eric ».

Le scénario : Eric Bishop, postier à Manchester, traverse une mauvaise passe. Sous son nez, ses deux beaux fils excellent dans des petits trafics en tous genres, sa fille lui reproche de ne pas être à la hauteur et sa vie sentimentale est un désert. Malgré la joyeuse amitié et la bonne humeur de ses collègues postiers qui font tout pour lui redonner le sourire, rien n’y fait … Un soir, Eric s’adresse à son idole qui, du poster sur le mur de sa chambre semble l’observer d’un œil  malicieux. Que ferait à sa place le plus grand joueur de Manchester United ? Eric en est persuadé, le King Cantona peut l’aider à reprendre sa vie en mains…

Bon, autant vous le dire de suite, je risque de manquer d’objectivité, mais j’ai adoré ce film. Fan de Ken Loach et de Cantona, dans le cas contraire, la déception aurait été grande. Mais là, tout est bien. Le décor est planté en quelques minutes par une mise en scène qui suggère plus qu’elle n’assène. Écrans plats dans chaque pièce de la maison et cartons stockés dans les chambres évoquent les magouilles des beaux-fils d’Eric, postier chaleureusement épaulé par des collègues au grand cœur. Ses retrouvailles avec le grand amour de sa vie autour de sa fille et sa petite fille son amenées tout en délicatesse.

D’entrée, on retrouve les thèmes de prédilection de Ken Loach : la solidarité, l’amitié, le contexte social en banlieue de Manchester … et l’humour. La description du football comme lien social menacé par l’argent roi est très réussie. La phrase qui ouvre le film  « Tout a commencé avec une passe superbe de Eric Cantona. » Illustre la vision de la société selon Ken Loach, la force du collectif contre les individualismes.

Cantona, n’est pas omniprésent (pour ceux que ça pourrait déranger),  et finalement, dans ce rôle de « lui même  », il est parfait. Ange gardien  moitié psy, moitié coach il s’amuse de dictons, proverbes et autres maximes tous livrés avec un sérieux imperturbable. La scène de motivation pour apprendre à dire « Non » et la réplique « Je ne suis pas un homme. Je suis Cantona !!! » pourraient devenir cultes.

Juste un petit bémol, quelques longueurs au milieu du film, un dérapage dans le style polar mais c’est vite oubliées par la dernière demi-heure et l’avant dernière scène du film, carrément jubilatoire.

Bref, si je ne devais retenir qu’un seul adjectif pour caractériser ce film, ce serait « Réjouissant ».

 Edit spécial Ben : M-Chéri a fait l’effort suprême de m’accompagner. Il a détesté le film, me reprochant de n’aimer que le petit cinéma anglais (après le français) … je ne me suis pas laissé faire, j’ai effectivement imposé MON choix alors si tu me dis encore que j’ai des goûts de chiotte !!!!

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