Après les pavés d’Anne Marie Garat, il me fallait du petit et du léger. Bon, pour le côté léger c’est raté mais voici un livre qui se lit en quelques heures, voire d’une traite si j’avais pu.
On y suit les destins parallèles de Thibault et Mathilde, deux êtres en bout de course. Mathilde, la quarantaine, jeune veuve mère de trois enfants est victime de harcèlement moral et Thibault, « SOS médecin » vient de mettre fin à une liaison qui lui semblait sans issue et passe ses journées d’un client à l’autre, las (physiquement et mentalement) au milieu de patients anonymes.
L’histoire se déroule sur une journée celle du 20 mai. Les destins de ces deux personnages – si usés mais toujours debout – se croiseront-ils ?
Delphine de Vigan décrit avec beaucoup de justesse le lent processus de destruction qu’est le harcèlement moral et sa façon de nous plonger dans le quotidien des protagonistes rend leur univers particulièrement réel.
La violence de la solitude et de l’égoïsme du monde dans lequel nous vivons (l’entreprise pour l’une, la ville pour l’autre) est abordée avec un réalisme qui fait froid dans le dos. Mais attention, ce livre n’est pas « plombé » et c’est à mon avis toute la réussite de ce roman au style percutant et incisif.