Le liseur (Bernard Schlink)

Si vous aimez les romans qui soulèvent des réflexions chez le lecteur, si vous aimez la période seconde guerre mondiale ce livre est fait pour vous !

Michael 15 ans rencontre Hanna, de 20 ans son ainée. Elle fait son éducation sentimentale et sexuelle et au fil de leurs rendez-vous réguliers, il lui fait la lecture, comme un rituel avant le plaisir. Les semaines puis les mois passent, l’attachement qui lie Michael et Hanna se renforce jusqu’à ce qu’Hanna disparaisse du jour au lendemain, laissant Michael désespéré.

Le livre est bâti en trois parties intenses : la rencontre, les retrouvailles et le dénouement … et je ne vous en dirai pas plus, et certainement beaucoup moins que la quatrième de couverture beaucoup trop bavarde que je vous invite à fuir.

Une narration à la première personne qui guide le lecteur dans les méandres des pensées de Michael, une belle histoire d’amour et de tolérance (si tant est qu’il puisse y avoir une rédemption après l’indicible) sur fond de seconde guerre mondiale et de shoah avec les multiples questions qui en découlent : le degré de responsabilité des tortionnaires, peut-on pardonner et tout accepter … ce sont les principaux sujets de ce roman.

La honte est aussi un ressort non négligeable; abordé clairement en fin de roman, ces passages sont particulièrement émouvants … et éprouvants.  Comment vivre avec ce poids permanent ? peut-on s’en débarrasser ? Peut-elle nous faire commettre le pire ?

Et puis de façon plus légère, quel est l’impact de la première histoire d’amour sur notre vie.

Voilà un roman passionnant (quelque part d’autant plus qu’il se situe du côté allemand) et des thèmes vraiment forts, servis par une écriture magnifique et intense. L’émotion qui se dégage de ces pages est subtile et délicate. Les personnages d’Hanna, tellement énigmatique et de Mickael, marqué au fer rouge par ce premier amour sont de ceux que l’on n’oubliera pas.

J’ai découvert Bernard Schlink avec Olga et je suis sous le charme de ce style littéraire que certains trouveront austère et froid alors que je parlerais davantage de pudeur, voire de distance relative à tant de questionnements … sans réponse. Ici encore, cette écriture abrupte sert tellement bien le personnage d’Hanna, comme elle portait de bout en bout celui de l’austère Olga.

Je ne peux que vous conseiller ces deux livres et surtout, maintenant je peux regarder le film !

Le liseur
Bernard Schlink
Editions Folio
243 pages

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