Quand Sorj Chalandon ré endosse le rôle de journaliste et revient sur la catastrophe de Liévin et ses 42 mineurs morts, cela donne « Le Jour d’avant », un magnifique hommage, une bouleversante enquête pleine d’intrigues et de surprises jusqu’à la dernière page !
Le 27 décembre 1974, comme tous les matins depuis qu’il a décidé contre l’avais familial de devenir mineur, Joseph descend au fond de la fosse numéro 3. Il restera au fond, avec quelques quarante autres mineurs. Quarante ans plus tard, Michel, son frère cadet qui a échappé à ce destin de mineur, qui a réchappé au poumon industriel qui dévore les hommes reste traumatisé par la disparition de ce grand frère adulé et revient enquêter sur ce qui aura été la dernière grande tragédie minière du siècle dernier.
Sorj Chalandon construit un roman terrible en mêlant fiction et réalité. Dès les premières pages l’immersion dans les années 1970 est percutante. On retrouve la sensibilité et l’humanité de l’auteur du Quatrième mur, ici, il nous raconte l’impuissance des « petits » face à la justice, le poids des traditions dans les familles ouvrières, la culpabilité et la vengeance. Cela se lit comme un polar psychologique, se dévore même !
C’est magnifiquement écrit, un très beau roman, émouvant, puissant et fort.