La carte des Mendelssohn (Diane Meur) – RL2015 #2

Lecture

Voilà un livre surprenant, ardu, passionnant, fourmillant …. Une saga familiale tentaculaire qui nous entraine dans les soubresauts de l’histoire au fil de 3 siècles sur fond de crises sociales, politiques et économique.

L’histoire commence en 1729 avec Moses Mendelssohn (1729-1786) philosophe juif allemand attaché aux lumières, et Felix Mendelssohn (1809-1847), compositeur romantique entre autres du « songe d’une nuit d’été ». Entre les deux, il y a Abraham, banquier et au global, toute une famille : 7 générations, plus de 700 membres, l’Europe, l’Asie, l’Amérique et autant de religions … pour une carte particulièrement complexe.

Au tout début du livre, Diane Meur explique pourquoi elle s’est lancée dans une telle aventure puisqu’elle explique qu’ « Etre le fils d’un philosophe des lumières mort trois ans avant la révolution française, être le père d’un compositeur romantique mort l’année précédent le printemps des peuples, et de cette vie placée sous le signe de l’entre-deux –entre deux génies, entre deux dates charnières- n’avoir rien fait, ou rien de marquant. Un roman sur le vide et sur les filiations ».

Cette phrase m’a hantée tout le long de cette lecture. Une lecture difficile autant vous le dire de suite. Ce roman est terriblement ambitieux, l’auteur s’y perd … et perd le lecteur avec elle dans les méandres de ses recherches. Au début, j’ai tenté de noter, de hiérarchiser, de clarifier les arbres généalogiques mais peine perdue, j’ai lâché l’affaire et je me suis tout simplement laissé porter, retrouvant avec plaisir des personnages perdus plusieurs chapitres avant … et j’ai aimé ça ! C’est un livre érudit, passionnant … un grand moment de littérature à mon sens, un bonheur qui se mérite !!

Pour la petite histoire, je vais à une rencontre avec Diane Meur samedi et j’ai hâte de l’entendre parler de ce livre ahurissant !

« Et c’est seulement en mars 2013, lors d’un bref retour à Berlin, que j’ai compris que je n’écrirais pas le roman vécu de ma recherche sur les Mendelssohn, dont je serai le seul personnage de fiction, puisque je ne connais pas d’avance ma propre vie (façon de vous dire que j’ignore absolument où, quand et comment finira ce livre). Un personnage trottant en bottes de sept lieues dans un parc temporel de deux ou trois cents ans, bondissant en avant, en arrière, ou en diagonale sur l’échiquier de la terre, car le « Mendelssohn-Komplex » couvre quatre des cinq continents »

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