Il était temps que je vous raconte …
Voilà plus d’un an que j’ai fait le grand saut. En juin 2010, je balayai avec une facilité déconcertante un peu plus de 20 ans dans une société que j’avais adoré puis fini par détester tant l’évolution du business au détriment des valeurs humaines avait rendu l’atmosphère irrespirable.
J’ai donc tiré ma révérence dans la plus profonde indifférence (ou presque) un vendredi de juin pour me sentir soulagée et sereine dès le samedi qui suivait. Certes, la décision n’avait pas été simple à prendre puisqu’il s’agissait de laisser tomber un bon poste pour une aventure en commun avec M-Chéri.
La famille de M-Chéri est dans la restauration de mère en fille (puis fils) depuis quatre générations, ce n’était donc pas une totale aventure pour lui mais rien de me prédestinait à ce métier. Il semble qu’ouvrir un restaurant soit le rêve de pas mal de gens, c’était à peine mon cas, nous avions juste envie d’avoir des WE, des horaires en commun et un projet « à nous » .
Nous avons rapidement trouvé l’affaire de nos rêves. Un vieux restaurant, au cœur d’un quartier touristique et en quelques minutes nous avions des projets de rénovation et de décoration plein la tête.
Les anciens propriétaires désirant terminer la saison, nous avons passé un été oisif. Grasses matinées, siestes, plage, apéros entre copains et repas en famille … un été de cigales !!!
« La Cigale, ayant chanté
Tout l’été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue »
En septembre, le parcours du combattant a commencé. Batailles administratives pour obtenir de multiples autorisations, refus bancaires puis finalement, en novembre, début des travaux.
Autant de semaines ponctuées de frayeurs et hésitations. Il n’est pas toujours facile d’avoir des idées bien arrêtées, de les concilier avec les considérations techniques ou par exemple, de reproduire à grande échelle les quelques centimètres carrés d’un nuancier aux couleurs infinies !
Fin décembre, nous étions épuisés mais heureux, prêts à accueillir les clients dans ce « chez nous » qui allait devenir nous l’espérions un heureux « Chez Eux ».
