La première partie dresse le portrait de la campagne Basque verdoyante, de ces jeunes nationalistes engagés, des paysans partis en guerre aussi mal chaussés qu’armés ou encore de ces femmes qui attendent le retour d’un fils ou d’un mari.
La seconde partie décrit l’horreur d’un bombardement commandité par Franco en association avec Hitler et Mussolini. Ce sont plus de 50 avions des armées allemandes nazies et italiennes fascistes qui ont lâché des centaines de bombes sur la petite ville qui comptait à l’époque quelques 5000 habitants. Le général Franco pensait que faire plier le pays Basque convaincrait le reste du pays de se soumettre alors que l’alliance germano-italienne trouvait ici le moyen de tester un arsenal qui serait ensuite utilisé pendant la seconde guerre mondiale.
En filigrane de ces deux parties il y a Pablo Picasso à qui le gouvernement espagnol a commandé une œuvre pour l’exposition universelle de 1937 à Paris. Picasso est en mal d’inspiration et ce terrible drame lui permettra de rendre honneur à son pays en réalisant sa célèbre fresque Guernica. La compagne de l’époque de Picasso c’est Dora Maar et c’est elle qui immortalise avec son appareil photo le cheminement artistique du peintre.
C’est une BD aussi intelligente qu’émouvante. Une habile façon de perpétuer le souvenir et de combattre l’oubli.
Aujourd’hui, Guernica est un lieu symbolique, c’est un peu une ville sainte pour l’Espagne et la fin du livre avec le témoignage d’un des survivants de cette journée, les clichés de Dora Maar, l’explications de l’arbre « saint » est un complément passionnant.