Il n’est jamais facile de faire la critique d’un film qui laisse un sentiment mitigé. Avant même d’y aller, je ne savais pas si oui ou non, j’avais envie de le voir ; j’entends par là que Gainsbourg c’est Gainsbourg et soit on regarde un reportage … soit on ne regarde pas … mais quand même, la curiosité me poussait à voir ce que cela donnerait.
Et bien, ce film m’a laissé un sentiment d’inégalité. Pas d’ennuyeux (il dure tout de même 2h10), d’excellents moments mais aussi un sentiment de vide, la terrible impression qu’il n’en restera rien ou presque.
Pourtant, le pari était ambitieux. Le film est construit sur le regard et l’admiration que Joann Sfar vouait à l’artiste. Le générique, dessin animé très réussi, plante le décor : nous allons suivre Gainsbourg et son alter-égo, « sa gueule ». Ce parti pris de construction est original, cette façon de mélanger les genres est étonnante mais devient lassante.
L’enfance de Lucien Gainsbourg est portée par un jeune acteur excellent. Le mélange d’anecdotes et d’histoire est plaisant mais finalement, trop de place est laissée au mythe, au détriment de l’homme. Les apparitions successives de Sarah Forestier (c’est pas cool pour la chanteuse, mais est terrible en France Gall niaise), Anna Mougladis en Juliette Gréco (totalement inutile), Laetitia Casta (BB), Lucy Gordon (en Jane Birkin) et Mylène Jampanoï (Bambou) irradient le film mais le tout manque de consistance.
Par contre, mention spéciale à Laetitia Casta qui campe une Brigitte Bardot plus vraie que nature. La scène où elle dans nue, derrière un drap est un pur moment de bonheur, elle est d’une beauté et d’une sensualité époustouflante !!!
Maintenant, que dire de la prestation d’Eric Emosnino. Sa ressemblance avec Gainsbourg est frappante ; physiquement, mais également dans la façon de parler, la gestuelle. Il porte le film avec sobriété.
Alors au final, ce film est inégal. Des longueurs, des passages à ch*** (la Marseillaise), des raccourcis mais heureusement un charme certain et de jolies trouvailles (le chat parlant de Juliette Gréco, les frères Jacques ou Philippe Catherine en Boris Vian) vienne compenser le manque de cohérence. Le seconde partie du film, sensée dépeindre les années provoc est trop compatissante et la fin carrément bâclée … dommage … vraiment dommage …
… et quand je regarde la bande annonce, je me dis que ça aurait pu être mieux, que cela aurait mérité d’être beaucoup mieux …