Je me méfie toujours des livres sur lesquels l’enthousiasme est trop fort et je crois même que si une amie ne me l’avait pas prêté, je serais passée à côté de celui ci (alors Laurence, un grand merci!).
En attendant Bojangles est quand même un ovni dans la littérature. Un court roman loufoque servi par une écriture fluide et dansante (et là, je me suis régalée de certains passages tellement le rythme imprimé par les mots est jubilatoire).
Le thème de la folie qui est abordé avec une fausse légèreté. Un petit garçon vit avec ses parents fantasque une drôle de vie, un tourbillon même. Sa maman, femme-enfant, change de prénom tous les jours, son père a fait fortune et dépense sans compter en réceptions, voyages ou autres folies et leur animal de compagnie est un étrange oiseau nommé Mademoiselle Superfétatoire. Cette vie de fête et de plaisirs perpétuels ou de chimères bascule un jour …
La construction est intéressante, alternance de chapitres racontés par le jeune garçon et de lettres écrites par son père, un regard d’enfant et celui d’un d’adulte. Même les passages les plus tragiques sont racontés avec une infinie pudeur et une pointe d’humour permettant de ne jamais tomber dans le pathos.
C’est une magnifique histoire d’amour, à la fois triste et pétillante, douce et amère, un livre très fin et intelligent, souvent déstabilisant pour le lecteur mais c’est là que réside toute la magie de l’écriture de l’auteur.
Jérôme Garcin a écrit sur ce livre les mots qui lui vont si bien « Dans une prose chantante, Olivier Bourdeaut fait sourire les larmes et pleurer l’allégresse. Il mérite le succès qui va fondre sur cette fable extravagante et bouleversante ».
N’attendez plus, courrez le lire et en attendant, je vous laisse avec Nina Simone et la chanson qui m’a trotté dans la tête pendant toute la lecture !
https://youtu.be/eAW3y5l6Dm4