Diên Biên Phù (Marc Alexandre Oho Bambe)

« Diên Biên Phù, joli nom pour un naufrage ». C’est ainsi que débute le récit. Son narrateur a combattu là-bas, au Vietnam et y a connu l’enfer. Il y a aussi rencontré un soldat sénégalais devenu un frère et l’amour de sa vie Maï-Lan. Mais il est revenu en France où l’attendait une vie toute programmée avec Mireille sa si croyante épouse, dieu, et leurs enfants. 20 ans plus tard, toujours hanté par ce passé, il laisse sa famille et décide de retourner au Vietnam, espérant renaître là où sa vie s’est interrompue.

C’est un livre court, trop court … et pourtant je l’ai dégusté, j’ai relu plusieurs  fois certaines de ces pages poétiques où l’auteur fait danser les mots et, de refrain en refrain  joue avec nos émotions de façon brillante. Des pages entières de poésies, subtiles, émouvantes, faites de jeux de mots jubilatoires. Des lignes à lire, puis à relire pour ce laisser porter par cette étrange façon d’écrire.

C’est un beau livre, une histoire puissante et un style totalement hors conventions. Une fiction sur la guerre qui ne parle pas tant des combats que des blessures qui subsistent longtemps après la paix. C’est aussi une réflexion sur le colonialisme mais surtout une magifique histoire d’amour, la quête interminable et déraisonnable à l’absente.

Ce livre m’a un peu fait penser à « Petit Pays » de Gaël Faye … décidemment, le slam mène à de bien belles lectures !

Merci à lecteurs.com et aux éditions Sabine Wespieser (qui a défintivement un don pour dénicher les talents) pour cet envoi.

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