Le musée de l’Innocence, Orhan Pamuk
4ème de couverture
Kemal, un jeune homme d’une trentaine d’années, est promis à Sibel, issue comme lui de la bonne bourgeoisie stambouliote, quand il rencontre Füsun, une parente éloignée et plutôt pauvre. Il tombe fou amoureux de la jeune fille et, sous prétexte de lui donner des cours de mathématiques, la retrouve tous les jours dans l’appartement vide de sa mère. En même temps, il est incapable de renoncer à sa liaison avec Sibel.
C’est seulement quand Füsun disparaît, après les fiançailles entre Sibel et Kemal célébrées en grande pompe, que ce dernier comprend à quel point il l’aime. Kemal rend alors visite à sa famille et emporte une simple règle lui ayant appartenu: ce sera la première pièce du musée qu’il consacrera à son amour perdu. Puis il avoue tout à Sibel et rompt les fiançailles.
Quand, quelque temps après, Kemal retrouve la trace de Füsun, mariée à son ami d’enfance Feridun, son obsession pour la jeune femme monte encore d’un cran…
Le musée de l’Innocence est un grand roman nostalgique sur l’amour, le désir et l’absence, une nouvelle preuve de l’immense talent de l’écrivain turc.
Ce que j’en ai pensé :
Le musée de l’innocence ou le musée de l’amour. Au fil des quelques 600 pages, nous suivons Kemal et sa quête du moindre objet pouvant le rattacher à son amour perdu : une boucle d’oreille, une alumette, une règle … une somme de petits riens. Tout cela est raconté avec minutie, tellement de minutie que certains passages en deviennent assez ennuyeux. Le rythme est lent, l’écriture régulière et j’ai eu du mal à me laisser porter par ce mélange permanent de mélancolie et de romanesque.
D’un autre côté, alors qu’il ne se passe jamais rien, j’ai toujours eu envie d’aller plus loin et de savoir où cette passion dépeinte avec force de détails allait amener les deux amants; j’ai eu l’impression de relire du Flaubert, le style en moins …
En filigrane, 30 ans – des années 70 au début de XXIème siècle – d’évolution de la société Turque, des mœurs sexuelles et des conventions sociales sont intéressantes.
Bref, avec un peu de recul (j’ai lu ce livre cet été) j’ai un avis assez mitigé ; toujours tentée de poursuive mais l’ennui me guettant à chaque page, ce roman me laisse un goût amer, celui de ne pas avoir toujours saisi le côté tragique de la dépendance amoureuse, du mal lié à l’absence et du coup, d’avoir attendu, au fil des pages, autre chose de cette histoire d’amour désenchantée pour trouver une explication au comportement de Kemal qui me semblait totalement déraisonnable.
Sans doute ai-je eu beaucoup de mal à transposer cette histoire dans notre monde occidental …