La femme révélée, un beau roman où souffle le vent de l’histoire
Eliza est américaine, elle se cache dans un hôtel miteux de Paris sous l’identité de Violet Lee. Elle a fui Chicago et un mari fortuné, abandonné son jeune fils pour des raisons inconnues avec pour seuls bagages une valise et son appareil photo. Rolleiflex en bandoulière, elle arpente les rues du Paris des années 50, tant pour cacher sa timidité derrière son objectif que pour essayer de capter les émotions des passants à qui elle vole le portrait. Dans ces circonstances elle rencontre Rosa et Brigitte qui l’aideront à trouver un logement, un travail et une indépendance nouvelle, révélant la femme qu’elle est vraiment, beaucoup plus forte qu’elle se serait imaginée.
Gaëlle Nohant mène habilement le romanesque et l’historique dans ce roman. Entre le Paris bouillonnant de St Germain des Prés des années 50 et Chicago, ville de tous les dangers en pleine ébullition à l’heure des Kennedy et de Martin Luther King fin des années 60. D’un continent à l’autre, c’est un roman foisonnant et passionnant, remplie d’une énergie réjouissante.
Nul doute que Gaëlle Nohant s’est longuement documentée avant de se lancer dans l’écriture de ce roman, et le contraste entre l’énergie de Paris qui souhaite sortir de la grisaille de la seconde guerre mondiale et Chicago qui s’enfonce dans la noirceur des luttes raciales et sociales est particulièrement intéressant.
Servi par une écriture fluide et élégante, l’auteure nous fait partager des destins de femmes à la fois fragiles et fortes. Les hommes ne sont pas en reste et aucun personnage n’est laissé dans l’ombre. Un livre à la forte sensibilité que j’ai lu en repensant à mes dernières lectures sur les vies de Vivian Maier ou de Lee Miller et en imaginant les clichés de Cartier-Bresson ou de Robert Doisneau. Tour à tour romanesque et inquiétant, ce livre se dévore !!
J’ai beaucoup aimé cette histoire, le destin de cette femme qui se bat pour exister dans une ville qu’elle ne connait pas, prise en étau entre son destin de femme libre, son rôle de de mère qui a abandonné son enfant, qui se révèle malgré et envers l’éducation qu’elle a reçue, à moins que le titre ne fasse référence au « révélateur » utilisé pour le développement des photos … si vous l’avez lu vous me direz et sinon, LISEZ LE !!!