Hier je me suis vue remettre la médaille d’argent du travail, soit celle décernée au bout de 20 ans de bons et loyaux services. J’avais beaucoup hésité à la demander, je traduis : pas forcément prête à assumer que cela fait déjà 20 ans que je travaille !!! Allez, cela fait 2 médailles en quelques jours, cela valait bien un billet !!!!
Flash-back
Il y a un peu plus de 24 ans, je passais mon bac. Je ne savais pas trop vers quoi m’orienter. Les métiers de l’informatique étaient à la mode, me voilà partie pour un DUT Info. à Bordeaux. Après une scolarité sans problème mais une vie « hors scolaire » quasiment inexistante, la bouffée d’oxygène fut énorme (sans doute trop d’ailleurs). J’avais beau loger sans un foyer de bonnes sœurs, autant de liberté d’un coup a été très difficile à gérer. A l’issue de mon stage de fin d’études (dans l’entreprise où je travaille toujours), j’ai quand même décroché mon DUT sans trop de souci et je n’avais qu’une idée en tête, gagner ma vie et être indépendante. Papa et Maman m’ont convaincue de faire une année complémentaire en fac … diplôme que je n’ai jamais décroché, un emploi suite à mon stage m’attendant. Voilà, comment je me suis retrouvée dans la vie active à tout juste 20 ans. Avec du recul, je regrette de ne pas avoir choisi un autre thème d’études et surtout de ne pas les avoir poursuivies. Inutile de se lamenter sur ses erreurs, c’est ainsi et je suis maintenant confrontée à mon tour au rôle de parent … les messages ne sont pas toujours simples à faire passer.
oday
Alors voilà, cela fait 20 ans que j’assiste à la révolution industrielle de l’entreprise pour laquelle je travaille. J’y suis rentrée à une époque quasi-artisanale, nous étions déjà environ 500, on se connaissant tous plus où moins et l’ambiance était bon-enfant. Nous sommes plus nombreux, plus anonymes, les métiers ont évolué, les mentalités aussi et tout particulièrement ces dernières années. J’ai beaucoup de mal à me retrouver dans les valeurs d’une direction qui prône la recherche du profit et uniquement cela, souvent au détriment de valeurs humaines … houlala, les 20 années à venir s’annoncent compliquées.
Yesterday
Bon, revenons à la remise des médailles. Nous étions 77 médaillés (ben oui, nous sommes nombreux … et vieillissants). Cela représente : 77 discours plus ou moins longs et personnalisés, 77 x 3 bises ou poignées de main de la part du directeur, 77 bises x 2 de la part de la DRH (moins bisous-bisous que le directeur), 77 accrochages de médailles dans des tissus plus ou moins coopératifs (personnellement, je n’ai pas voulu qu’on me l’accroche de peur que ma blouse Liu-Jo n’y résiste pas !!!), du travail chez les coiffeurs de la ville (oui, beaucoup de dames arboraient un brushing impeccable), quelques réflexions amusantes de la part de médaillés, un peu d’émotion (oui, ceux qui travaillent encore et reçoivent la médaille grand or pour 40 ans de travail méritent le respect) … et terriblement mal aux pieds pour être restée au garde-à-vous pendant presque 2 heures.
Alors voilà, je ne voulais pas assister à cette cérémonie mais je n’ai pas pu me défiler et mon chef m’a « gentiment » demandé d’être présente pour récupérer le chèque qui va avec la médaille. Oui, car il ne faut pas se leurrer, c’est l’enveloppe et non la médaille qui reste intéressante. Je me demandais quel petit cadeau j’allais pouvoir me faire avec cette somme annoncée si petite que j’imaginais que je pourrai à peine payer les talons des chaussures de mes rêves … mais bon, je vais tout simplement déposer le chèque à la banque comme signe de bonne volonté d’économies auprès de Mr Banquier !!!