Désorientale (Négar Djavadi) – RL2016 #4

201610 Lecture

Désorientale, c’est la truculente chronique d’une famille iranienne. A l’hôpital Cochin, Kimia attend seule le médecin pour une PMA. La salle d’attente est silencieuse, cette salle qui en Iran « prendrait l’allure d’un joyeux caravansérail » est propice à la rêverie et ce sont autant de souvenirs de famille qui reviennent en mémoire à la jeune femme. La voilà qui nous embarque auprès de ses ascendants : son arrière grand père et ses 52 femmes, ses 28 enfants, les frères de son père (oncles numérotés de 1 à 6), ses parents, opposants au régime du Shah puis victimes de la révolution Khomeyni en 1979 ou bien encore ses sœurs.

Kimia nous raconte un passé flamboyant, un Iran méconnu en alternance avec un présent qui de Londres à Paris en passant par Bruxelles l’a petit à petit « désorientalisée ».

Les témoignages sur l’Iran du XXème siècle sont passionnants et même si l’auteur nous perds dans les méandres de ses souvenirs, Négar Djavadi nous emporte avec ce roman – – fiction certes mais – tissé autour du canevas et de la famille de l’auteur. J’avoue m’être un peu laissée déborder au début par cette famille nombreuse et les incessants allers retours passé /présent sans la moindre introduction mais au final je me suis régalée.

C’est écrit sans pathos et même les passages les plus dramatiques (je pense tout particulièrement à la fuite d’Iran en passant par la Turquie et l’arrivée à l’aéroport de Paris) sont abordés avec beaucoup d’humour et de dérision. Voilà des personnages attachants et une histoire sensible et drôle qui aborde des sujets pourtant aussi sérieux que la maternité, l’exil, l’identité ou la transmission.

« Désorientale » de Négar Djavadi
Editions Liana Levi
347 pages

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