L’insouciance c’est la vie de quatre personnages qui n’on à priori rien en commun et qui vont se retrouver plongés dans un même chaos. Romain Roller est soldat, il revient d’Afghanistan meurtri et lors d’un week-end de décompression (« sas de reconstruction ») à Chypre, il a un coup de foudre pour Marion, jeune journaliste qui a été sur le terrain. Marion Decker est mariée au riche PDG d’une entreprise de communication, François Vely, qui se retrouve piégé dans un scandale politico-médiatique. Osman Diboula, d’origine ivoirienne, ancien animateur social en banlieue est devenu conseiller auprès du président de la république ; au nom de la diversité, il a quitté « le ghetto pour le gotha ». Le destin de ces quatre personnages va se croiser et à partir de là, plus rien ne sera jamais comme avant.
C’est dans un véritable tourbillon que nous entraîne Karine Tuil. Elle aborde ici des thèmes comme le communautarisme, la fracture sociale, la guerre et ses dégâts collatéraux, le pouvoir ou bien encore le rôle omniprésent de l’image dans notre société mais surtout l’identité.
Comme dans son précédent roman « L’invention de nos vies » son style est vif, terriblement énergique ! La puissance narrative en fait un roman palpitant dans lequel les chapitres s’enchaînent comme les épisodes d’une série télé, c’est totalement addictif. Ce livre est terriblement d’actualité, surtout lorsque l’auteur aborde le terrorisme, l’antisémitisme, l’intégration ou bien encore les réseaux sociaux.
Ce livre décrit un monde, notre monde, terriblement complexe et violent … et bien loin de l’insouciance. De façon parfaitement maitrisée, Karine Tuil brosse un tableau sans concession et terriblement lucide de notre société.