Trois chevaux, un petit livre ressorti de ma PAL dans une tentative désespérée de la faire baisser. Un livre que j’ai sans aucun doute acheté à cause de l’auteur … mais surtout du titre. Un livre dont je ne savais rien … qui ne parle absolument pas de chevaux, mais dont le titre est issu d’une phrase « Une vie d’homme dure autant que celle de trois chevaux et tu as déjà enterré le premier ». Une phrase belle et poétique, une des nombreuses que contient ce court récit.
Le narrateur, d’origine italienne rentre au pays après avoir passé des années en Argentine (sa première vie donc). Opposant à la dictature militaire argentine, sa femme a été assassinée et jetée à la mer. Dans sa seconde vie, il est jardinier, en Italie et rencontre la belle Laila qui fait commerce de son corps. Il se lie aussi d’amitié avec Selim, un éleveur africain.
Trois chevaux c’est une histoire de passion, d’amitié, de souvenirs que le narrateur conjugue au présent (ce qui demande au lecteur un peu d’adaptation et ce d’autant plus qu’il n’y a ni date, ni lieu) ou de rapport à la nature (sous la plume d’Erri de Luca les gestes les plus simples du quotidien prennent une tout autre dimension).
L’écriture est sobre, précise, souvent teintée de poésie. L’émotion, tout en retenue est sans cesse présente dans ce beau texte, plus évocateur que narratif. L’histoire de cet homme rescapé d’une dictature à qui il reste deux vies est assurément magnifique.