Dans ce livre, Kéthévane Davrichewy revient sur ses origines Georgienne et nous parle de Joseph, son arrière grand père qui a grandit auprès de Joseph Djougachvili, dit Sosso … et beaucoup plus connu sous le nom de Staline. Ces deux enfants sont nés à Gori, petite ville du Caucase géorgien. Amis mais rivaux, un petit côté chien et chat, ils vont grandir ensemble, être à la tête de bandes rivales, se perdre de vue puis se retrouver en France, au début du XXème siècle dans un Paris bouillon d’idées révolutionnaires auprès de personnages aussi illustres que Lénine ou Trostky, en 1905, ce sont les prémices de la révolution russe.
L’auteure s’attache surtout à l’enfance et à l’adolescence de ces deux Joseph, le premier se questionnant sur l’omniprésence de Sosso dans sa vie et sur l’implication récurrente de son père dans l’éducation de cet enfant avec qui il a une ressemblance troublante (sont-ils demi frères ?). Elle nous fait découvrir Gori, la Géorgie .. et une société semi-féodale qui peu à peu se révolte contre la Russie pour aboutir à la révolution de 1905 à laquelle les deux Joseph prendront, chacun de leur côté, une part déterminante.
Stop, je crois que j’en ai déjà trop dit, c’est sans doute parce que cette histoire m’a emballée et passionnée ! Tout au long de la lecture, je me suis demandé où Kéthévane D. avait bien pu trouver la matière à sa livre mais comme j’ai eu la chance de la rencontrer jeudi dernier, j’ai eu la réponse à toutes mes interrogations …
Le livre, servi par une écriture élégante et directe qui convient parfaitement à cette fresque, est un juste dosage de documentation et de romance. a romancière mèle habilement le récit de l’existente de con arrière-grand-père à ses recherches sur sa famille, la Géorgie ou Staline. Parfois, elle reprend même le « je » pour s’exprimer sur la période contemporaine. D’aucun lui reprocheront de ne pas avoir réussi à susciter davantage d’émotions de ses personnages mais je crois vraiment que c’est un choix que celui de rester en retrait, conférant peut-etre à ce livre un bel équilibre entre un côté historique et l’intime … et j’ai beaucoup aimé ça !
J’ai relu plusieurs fois le dernier chapitre, très beau, très émouvant consacré à son père, à son oncle et à leur grand-père. Beaucoup de réactions de l’auteure vis à vis de l’histoire de sa famille, ces anecdotes entendues mais auxquelles elle n’a pas prêté plus d’attention que ça (ce qu’elle regrettera plus tard … et ce qui a vraiment fait écho en moi), la transmission des caractères … un chapitre très intime.
Je rajoute une mention spéciale pour les légendes caucasienne qui émaillent le début du livre, un vrai régal !!