Côté lectures #3

Toujours aussi peu présente ici en ce moment, moi qui suis en temps normal hyperactive, voilà que le mauvais temps me cloue à sur mon fauteuil et assise en tailleur je tue le temps en lisant.

Voici donc la dernière moisson de livres lus, terminés ou commencés en vacances.

Monsieur le commandant (Romain Slocombe).
Ce livre était dans ma PAL depuis l’automne 2011, date à laquelle j’avais rencontré l’auteur lors du salon du Polar à Pau (à noter qu’on devrait toujours rencontrer les auteurs APRES avoir lu leur livre …). Ce livre m’avait intrigué et à l’époque Romain Slocombe était en lice pour le prix Goncourt. Il n’aura finalement pas fait partie des finalistes mais son livre est de la veine de ceux qui dérangent et hantent longtemps après que l’on a tourné la dernière page.

Le sujet : Paul-Jean Husson est un écrivain-académicien réputé. Il a deux grands enfants, Jeanne et Olivier lui-même marié avec une jeune allemande, Ilse. En pleine période d’occupation, c’est un pétainiste convaincu et il ne cache pas son antisémitisme.

Le travail de documentation  a sans doute été très important, permettant de faire cohabiter des personnages de fictions à d’autres ayant réellement existé, ceci apportant encore plus de profondeur … et d’horreur. Construit sous la forme d’une longue lettre adressée par l’écrivain au commandant (Kreiskommandantur) c’est un livre original et étonnant, servi par une écriture nerveuse bien loin des livres que j’ai pu lire sur cette période de l’histoire, un beau livre.

Ligne de faille (Nancy Huston)
Le sujet : ce sont les récits successifs de quatre enfants de 6 ans, quatre générations différentes d’une même famille. Sol a 6 ans en 2004, Randall son père le même âge en 1984, Sadie sa grand mère en 1962, et son arrière-grand mère Kristina en 1944.

Le lecteur se trouve donc propulsé dans la vie de famille et remonte le temps pour tenter de comprendre comment les liens générationnels se sont tissés et comment chaque génération transmet souffrances, violence ou amour à la suivante avec le lot de répercussions déterminant l’existence.

La construction est originale, ce n’est pas un livre facile dans le sens où le lecteur est bousculé à chaque changement de générations mais c’est un magnifique roman sur la transmission familiale.

Une odeur de Gingembre (Oswald Wynd)
Le sujet : En 1903, Mary Mackenzie embarque en Chine pour épouser Richard Collingsworth, attaché militaire britannique auquel elle a été promise. Une liaison avec un officier japonais et une curiosité d’esprit désapprouvée par la communauté des étrangers en Chine la mettront au ban de la société et de sa famille. Elle se réfugie alors au Japon et découvre la culture orientale tellement éloignée de celle de l’Europe du début du XXème siècle.

Le livre est bâti en alternance sur des passages de son journal intime et les lettres qu’elle adresse à sa mère restée en Ecosse ou à son amie

Ce livre est sans aucun doute mon coup de cœur de la semaine. J’ai trouvé cette immersion dans la Chine et le Japon de l’époque passionnante … et tellement instructive. 

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