Alto Aragon #2 ou les randonneurs en Aragon

Suite de nos aventures en Aragon. 9h30 nous quittons l’hôtel, nos glacières rechargées dans le coffre et nous voilà partis, direction le petit village de Riglos, au pied de Los Mallos. Cet endroit est féérique. Le contraste entre le ciel bleu et les pierres rouges est saisissant. C’est le paradis des grimpeurs, surtout de bon matin alors que les parois sont encore à l’ombre. Nous sommes impressionnés, par ces sportifs, points minuscules sur les rochers et l’immensité du décor naturel.


Point d’escalade pour nous, une simple randonnée de 2h30 afin d’effectuer le tour des fameux Mallos. 2h30 pour un marcheur « pépère ». Nous sommes jeunes et en forme, nous devrions exploser le compteur malgré un léger handicap : M-Chéri est vraiment malade. Nous partons, sac à dos léger, juste une bouteille d’eau chacun la crème solaire et le guide Rando.

Il est à peine 10h, le soleil est radieux mais un petit vent vient balayer la sensation de chaleur, il fait presque frais dans les coins ombragés, cette balade est somptueuse et vraiment abordable.

Deux heures de marche plus tard (finalement, on a fait tellement de pauses photos, hydratation, crème que nous sommes pile poil dans les temps) nous retombons sur la piste annoncée par le guide. Nous venons d’entamer une jolie descente dans la garigue et il faut remonter. Il commence à faire sacrément chaud mais comme j’ai repris l’activité sportive, je marche quelques mètres devant, allègre. Je suis accostée par un monsieur d’un certain âge, en 4×4, à l’haleine de cow-boy (c’est l’effet du décor sans doute). Il me demande ce que je fais et je réussi à baragouiner tant bien que mal que nous repartons vers Riglos. Il affiche un air étonné. Mes amis arrivent, parlant un meilleur espagnol que moi et nous comprenons que nous faisons fausse route. C’est bizarre, je ne le sens pas cet espagnol mais nous décidons de faire demi tour et de suivre ses explications puisque d’après lui, c’est un chemin plus facile. M-Chéri râle « il aurait pu nous avancer en voiture » !!!

Encore une heure plus tard, nous suivons toujours un chemin balisé et en ligne de mire la croisée de 3 pistes. Je marche toujours devant (je sais, c’est pas cool, M-Chéri dit que c’est même indécent mais je ne sais pas marcher lentement). J’arrive donc la première au croisement et là, stupeur, la flèche Riglos indique le chemin que nous venons d’emprunter. Je pourrais trouver ça drôle mais je ne suis pas sûre que tout le monde apprécie. Il est sur que nous ne voulons pas rebrousser chemin, cela fait 1h30 que nous marchons descendons. Restent deux autres solutions. Pour nous aider, la carte topo de la balade est …. dans la voiture !!!

On organise une séance de vote mais comme nous sommes quatre, impossible de trancher alors nous optons alors pour la ligne droite qui semble nous ramener vers la civilisation. Nos sacs à dos sont légers, nous n’avons presque plus d’eau mais finalement nous en rions. M-Chéri a un paquet de gâteau, il décrète qu’il y a 8 palets, 2 pour chacun. C’est la fête !!!

Et encore une heure plus tard (si vous suivez toujours, cela fait donc 4 bonnes heures que nous marchons), nous apercevons une voiture (vide dommage) et une voie ferrée que nous suivons. C’est le chemin de St Jacques de Compostelle. Aucun doute, cheminer le long d’une voie ferrée incite à la méditation. C’est long comme un jour sans pain. Le soleil est au zénith et le long des rails, pas le moindre arbre … la route en point de mire mais les distances sont trompeuses.

Les somptueux Mallos pourtant impressionnants ont disparu de notre champ de vision depuis des lustres. Nous finissons par arriver à hauteur du lac, le lac magnifique pris en photo lors de notre arrivée. Il est 14h30, aucun doute, c’est le cagnard et nous sommes motivés pour faire du stop. Je ne peux m’empêcher de penser au film « Les randonneurs », ça me donne du baume au cœur. M-chéri traîne la patte. Il doit regretter ses excès de la veille, il a des ampoules au pied, en profite pour téléphoner … ça l’occupe et çà nous ralentit … je le pourris je le booste gentiment et, une fois n’est pas coutume, je le force même à manger un peu.

Nous finissons par fouler le macadam. Je prie pour que la réputation de la sieste soit usurpée dans ce coin perdu du nord de l’Espagne. Sur mon chemin (oui, je suis encore devant, pas de vantardise, juste un petit signe de mon égoïsme …), un chef de chantier dans un kangoo. Hablo Espanol muy bien. Il faut dire que le long de la voie ferrée, j’ai répété le discours que je pourrais faire pour expliquer que nous sommes perdus. Il faut croire que c’est efficace car ce brave homme comprends de suite, me prend pour folle, hoche la tête et m’annonce que nous sommes à … 20 kilomètres de la voiture !!!

La providence a placé cet homme sur notre route puisqu’il accepte de nous ramener à nos véhicules. M-Chéri arrive enfin demandant « vous l’avez trouvé où celui là ? »  … chutt, c’est notre bon samaritain.

Revenus au point de départ 5 heures plus tard, nous pouvons rire de nos aventures. Après relecture du guide, il fallait croiser un refuge … que nous n’avons jamais vu. peu importe, le meilleur reste à venir : le pique-nique au bord d’un ruisseau. Pas de régime ni de chipotage, tout est excellent.

Ah, quel chouette WE !!!


Et pour découvrir un peu mieux notre balade, c’est ICI

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