La vie d’une autre (Frédérique Delghelt)

La vie d’une autre (Frédérique Delghelt) : Marie a 25 ans. Elle fête son nouvel emploi avec des amis au restaurant et lors de cette soirée, elle rencontre Pablo. Entre eux, c’est le coup de foudre. Au petit matin, Marie se réveille, il est 12 ans plus tard, elle est mariée à Pablo, a 3 enfants et aucun souvenir de la décennie écoulée. Marie cache tant bien que mal son amnésie et essaye de retracer 12 ans de vie au travers du regard de ses proches et de sa famille.

Le livre porte donc sur la quête par Marie de son propre passé. Au fil des pages, nous découvrons (en même temps qu’elle) le couple qu’elle forme avec Pablo, ses grossesses, ses enfants ou son travail. Elle a 25 ans dans sa tête, 37 dans sa vie et ces 12 années sont remplies de moments de bonheur mais également d’événements perturbants qu’elle tente d’assembler comme un puzzle.

Ce roman à tiroir est passionnant. Outre le fait de vouloir découvrir avec Marie la cause de son amnésie, de nombreuses questions sont posées. Peut-on se reconstituer un passé au travers des souvenirs de ceux qui nous ont côtoyé ? Apprend-t-on à devenir mère ou est-ce que l’instinct maternel est inné ? Peut-on on réellement avoir un regard lucide sur ce que nous devenons et faisons de notre vie ? …

L’amnésie de Marie est paradoxalement, une chance puisqu’elle lui permet d’être au bout de 12 ans, amoureuse comme au premier jour et un drame puisque la perte du passé est synonyme de disparitions de souvenirs de moments intenses comme un mariage, une grossesse, un accouchement ou l’évolution de ses propres enfants.

Je vous cite quelques lignes qui résument assez bien l’ambiance  du livre : « tout ce que je lis n’a rien de connu, et je continue d’être la spectatrice attentive, mais détachée, de ma propre vie. Je suis l’accompagnatrice de la vie d’une autre »

J’ai un instant craint que ce livre ne tienne du fantastique ou soit un peu farfelu mais au contraire, Marie et Pablo essayent de se retrouver et cela se lit comme un polar. De page en page, alors que Marie est en quête de sa propre histoire, je n’ai cessé de me demander à quel moment leurs vies et leurs souvenirs allaient de nouveaux se croiser et je n’avais qu’une hâte, c’était moi aussi d’en savoir davantage pour essayer de comprendre.

Au final, c’est agréable à lire, le style est fluide, sans être de la grande littérature c’est écrit avec beaucoup de finesse et de délicatesse et j’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.

 Je remercie Mathilde pour les bons moments passés à tourner ces pages puisque c‘est elle qui m’a donné envie de le lire (sa critique est ici)  et me l’a offert.


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